Partout où notre regard se tourne, il y a du flou, du fuyant, du non-assuré. On le sait, nos sens nous trompent, nos sentiments nous aveuglent, nos théories sont des constructions de langage dont la validité est limitée et provisoire, nos concepts morcellent la réalité sans arriver à la saisir telle qu'en elle-même. Ce que nous considérons comme des connaissances sont le plus souvent, pour chacun de nous, des croyances. Devant cet état de choses, on peut se désoler et se prendre à regretter les temps où la religion révélait le sens de la vie, qui en semble soudain privée.